
Le Parlement européen a adopté aujourd'hui sa position sur une "Politique européenne intégrée pour l'Arctique". Loin des regards, cette région isolée du monde subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique. L'année 2016 fut une année record pour la fonte des glaces de l'Arctique. Les experts y ont enregistré des températures jusqu'à 20°C plus élevées que la normale.
La disparition toujours plus rapide des glaces de l'Arctique devrait être une préoccupation majeure pour l'humanité. Moins la banquise est étendue, moins la région peut refléter les rayons du soleil, et donc plus elle absorbe l'énergie émanant directement du soleil. Tout cela conduit inévitablement à de nouvelles hausses des températures mondiales. L'Arctique est piégé dans le cercle vicieux du dérèglement climatique.
Mais plutôt que de constituer un cri d'alarme pour la planète, la fonte de l'Arctique est perçue par certains comme une formidable opportunitééconomique. Car la fonte des glaces ouvre sur son passage de nouvelles voies maritimes pour le commerce, et de nouvelles opportunités pour le forage d'hydrocarbures.
Or ce sont précisément ces mêmes activités polluantes qui sont responsables en premier lieu de la fonte de l'Arctique ! Ne laissons pas les lobbies pétroliers et gaziers prendre possession de l'Arctique.
Interdisons le forage dans l'Arctique
Pour protéger l'Arctique et l'humanité, nous devons renoncer aux combustibles fossiles. Le Parlement européen demande à la Commission et aux Etats membres d'envisager, comme l'a fait Barack Obama juste avant son départ, l'interdiction pure et simple du forage dans les eaux européennes de l'Arctique.
Le Parlement appelle également la Commission et les Etats membres à négocier au niveau international une interdiction de l'utilisation des fiouls lourds dans le transport maritime. A défaut de pouvoir le faire au sein de la Convention Marpol de l'ONU, l'Union européenne pourrait prendre les devants et interdire à tous les navires faisant escale dans un port européen avant ou après toute navigation dans les eaux arctiques d'utiliser et de transporter des fiouls lourds.
Protégeons les populations locales
Quelque 4 millions de personnes vivent dans la région, sans compter évidemment les ours polaires, les rennes, les phoques et autres loups gris. Toute la flore et la faune de l'Arctique est en danger. Et il en va de même pour ses habitants qui dépendent de leur environnement naturel. Le dérèglement climatique et la pollution de l'Arctique empêche ces communautés de chasser et menace leur culture et leur mode de vie.
C'est pourquoi nous appelons dans cette résolution à la protection des droits fondamentaux de ces peuples indigènes, ainsi que leur droit de participer à toute décision sur la gestion des ressources naturelles dans la région.